Aurel Rubbish
Né en 1980
Vit et travaille à Besançon
Aurel Rubbish est né en 1980 à Besançon où il vit et travaille. Artiste autodidacte, rien ne prédisposait ce garde-forestier de formation à se lancer dans le street art. Il commence à faire des pochoirs dans les rues de sa ville natale début 2000. Ses matrices finement ciselées, dans la veine du travail de l’artiste américaine Swoon, le poussent à se perfectionner dans le «paper-cut» (papier découpé) qu’il colle ensuite dans la rue à partir de 2011.
L’outil devient alors l’œuvre en elle-même. La force de précision de ces guipures de papier rend ses lettres de noblesse à un art ancestral d’une délicatesse inouïe, notamment inspiré du canivet qui met à l’origine en valeur les icônes religieuses. Rubbish puise ses influences artistiques dans le symbolisme, chez les peintres estampillés Art Nouveau comme Mucha, le pop surréalisme ou le tatouage, découpant à la main le papier noir au cutter, à raison de centaines d’heures de travail.
Sa palette est minimaliste : du noir et du blanc / écru, quelques touches de couleurs (rehauts de feuilles d’or, soupçons de rouge) enluminent les illustrations ajourées qui pour certaines rappellent, dans leur forme globale, les dessins utilisés pour les tests de Rorsach. Il réalise notamment une série consacrée aux mains (Hands Study) sur des carnets Moleskine et une autre appelée Metamorphosis, mêlant harmonieusement visages et végétaux comme sur ce volet de bois, sur lequel l’œuvre contrecollée épouse la forme arrondie. Adepte de la symétrie ornementale, ses encadrements à motifs extrêmement élaborés, mixant géométrie et symboles divers (clés, insectes, crânes, cœurs, yeux, etc.) forment un langage esthétique proche de celui d’Obey. Ce n’est donc pas un hasard si Shepard Fairey le repère et l’invite à être représenté dans sa galerie de Los Angeles (appelée Subliminal Projects) en 2015 par le biais d’une exposition consacrée au paper-cut aux côtés de Swoon, Gregory Euclide, Nicola Lopez, Adam Feibelman et Bovey Lee.