L’artiste norvégien affectionne une palette de couleurs sobre, usant de nuances de gris, noir et blanc. Il se distingue avant tout par son style très soigné, le choix de postures de ses personnages est inhabituel et le traitement des ombres portées particulier, le tout pouvant se fondre idéalement dans le ciment des villes. Représentant souvent des hommes et des femmes vus d’en haut ou de dos, il dessine avec un réalisme saisissant des équilibristes, des joueurs, des marcheurs ou des voyageurs.
Images prises sur le vif d’un vécu que chacun a la faculté de s’approprier, les pochoirs d’Anders Gjennestad, transposés dans cette exposition sur une quinzaine de pièces inédites, perpétuent sa propre réflexion autour de ses thèmes de prédilection. Il la décrit ainsi : « Je plonge en profondeur dans les questions impliquant la figure humaine et l’interaction des protagonistes avec l’espace et la surface. J’explore la fragmentation de moments d’énergie cinétique figés et narratifs. L’ensemble se combine aux textures tangibles des matériaux que je peins, créant une juxtaposition de traces d’histoires nouvelles et passées. Toutes mes œuvres sont peintes à la bombe avec des pochoirs découpés à la main sur des objets trouvés, et les motifs sont basés sur mes propres photographies d’inconnus shootées dans des espaces publics. » Des œuvres qui, si leur intégration en milieu urbain décuple leur force d’expression, ne perdent rien de leur acuité sur des cimaises.