A 77 ans, le pionnier de l’art urbain était de retour avec une nouvelle exposition personnelle très attendue.
Publié en France en 2016, le livre L’Extase totale de Norman Ohler jette un éclairage halluciné sur le troisième Reich, en poussant l’hypothèse que les drogues pourraient avoir joué, dans ses victoires comme dans ses défaites, l’un des tout premiers rôles.
Cette description de l’Allemagne nazie comme trip collectif, Gérard Zlotykamien la découvre alors qu’il prépare l’exposition « Éphémères ». L’image obsédante d’une nation sous emprise chimique se loge sous son crâne, infuse ses synapses et l’empoisonne. L’idée d’hommes machines, voués à une performance chimiquement entretenue, d’hommes augmentés ignorant la douleur et la fatigue agit sur lui comme un agent stupéfiant. « Plus j’avançais, raconte l’artiste, et plus j’étais malade.»
À mesure qu’ils prennent forme sur des toiles de lin et des sacs de jute, les éphémères de Gérard Zlotykamien subissent à leur tour les effets d’une intoxication. Les compagnons de route de l’artiste depuis près de 60 ans s’en trouvent retournés, sidérés.
Un catalogue a été édité à l’occasion de cette exposition.